27 « Ensuite il dit encore : «« Voyons d’abord : appelez-moi ici Vieillesse (Elli), ma nourrice «« ágée; que Thðr lutte contre elle s’il veut; elle a renversé des «« hommes qui ne m’ont pas paru moins vigoureux que Thór. »» « Bientót aprés entra dans la galerie une vieille femme courbée. « Alors Loki de 1’Enceinie-extérienre dit qu’elle devait se prendre á « lutter avec Thor-des-Ases. Inutile de faire un long récit; la lutte se « passa de telle sorte que plus Thór l’assaillit en luttant, plus elle « tint ferme. Alors Ia vieille se prit á recourir á des supplantations et « aussitót Thór chancela sur ses pieds. II y eut encore des secousses « trés-rudes et Thór ne tarda pas á tomber á genou , d’une jambe. « Alors Loki de 1’Enceinte-extérieure s’approcha pour les engager á « cesser la lutte et il dit que Thðr n’aura pas besoin de proposer la « lutte encore á d’autres personnes dans sa galerie. II commenQait plantations, les crocs-en-jambes leur sont permis dans ces luttes comme ils I’étaient anciennement. La lutte de Thðr avec Ia Vieillesse, personnage allé- gorique, est une de ces fictions qui appartiennent. exclusivement aux temps postérieurs. En effet dans l’ancienne mythologie scandinave la vieillesse n’é- tait pas personniftée; car il étail dit, que les dses, pour se rajeunir, mangeaient des pommes gardées par Ia déesse Idunn. PIus tard, au moyen-áge, l’approche de la vieillesse qui nous saisit malgré nous et contre laquelle nous nous rai- dissons en vain , fut représentée , chez les peuples gothiques , sous I’image d’une lutte avec dame Vieillesse. Par ttne image analogue Ie moyen-age repré- sentait aussi l’approche de la mort comme une lutte avec maitre Trcpas; déjá dans l’antiquité Héraklés est dit lutter avec le Trépas (Thanatos; v. Euripidés Alkestis , v. 1150) et dans une poésie grecque moderne un pátre lutte avec Charos (cf. Charon) le génie de la mort. Comme la lutte , surtout si elle est un jeu, une joúte, ressemble á une danse, au branle ou plus particulierement á la valse allemande , le moyen-áge a représenté les individus de tout áge, de tout sexe et de tout rang , valsant avec le Trépas. De lá l’idée et le nom de la danse des morts ou de la danse de cimetiére , autrement appelée par les populations gothiques de l’Espagne Ia danse macábre, du motarabe maq’hir, qui signifie cimeliére. Les différentes joutes dont il a été question dans le conte ont toutes été entreprises pour mettre á l’épreuve la force physique de Thór et de ses com- pagnons. C’est que de toutes les qualités celle que les mythologies et le poly- théisme en général estimaient le plus dans les divinités, c’était la puissarice et par conséqueut la force physique qui en est la manifestation extérieure, visible et matérielle. En effet les dieux n’élaient crus supérieurs aux hommes que

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