— 50 — qu’il trouva à l’autopsie sont les suivants: dilatation considérable de tout le système veineux, hypertrophie du ventricule droit, plaques violacées dans les intestins, ulcérations et hypertrophie des glandes intestinales, hypertrophie des ganglions mésentériques. L’absence des sulfates alcalins du sang suggéra à M. Hjalteiin l’idée de traiter la lèpre par le sulfate de soude. 11 choisit parmi ses spé- daisques un malade dont le mal était au début, et lui fit prendre, pendant près de trois mois, 8 à 10 grammes de sulfate de soude par jour. Le résultat répondit à son attente, tous les tubercules que le malade présentait disparurent ; jamais, disait-il, il n’avait obtenu un succès aussi heureux. Quatre mois s’étaient écoulés depuis la dispa- rition des tubercules, quand il me fit cette communication, et pas un tubercule n’avait reparu chez son malade. Un pareil succès lui fit concevoir les plus belles espérances pour le sort de tant de mal- heureux, condamnés à se voir ronger par des ulcères hideux. Bien que ce fait semble un peu extraordinaire, j’ai cru devoir le signaler sous toute réserve. Celte guérison doit être un effet de coïncidence, plutôt qu’un effet de sulfate de soude. Il est d’ailleurs difficile d’ad- mettre que les sulfates alcalins manquent dans le sang d’hommes qui mangent autant de poissons. M. Hjalteiin a eu aussi à se louer de l’iodoforme préparé par le procédé de M. Bouchardat, qui l’a introduit en thérapeutique. Le médecin islandais l’administre ainsi : iodoforme, 2 grammes; alcool, 10 grammes; 20 gouttes de cette solution par jour. La grande proportion d’iode que contient l’iodoforme, sa combi- naison avec l’hydrogène et le carbone, qui en font pour ainsi dire un composé organique, d’une assimilation qui doit être plus facile ; sa saveur, qui est douce et n’a rien de corrosif, pouvaient, dit M. Bou- chardat, faire penser que ce produit deviendrait un médicament pré- cieux , lorsqu’on voudrait administrer l’iode à l’intérieur, dans les cas de scrofules, de goitres, etc. Ces idées du savant professeur de la Faculté de Paris ont été appliquées par M. Hjalteiin au traitement de la lèpre. Comme le bromure de potassium , l’iodoforme a calmé

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