— 64 — habitation froide, humide, encombrement, atmosphère infectée par la fumée de la tourbe et de tous ces combustibles que j’ai indiqués; obscurité dans laquelle ils sont plongés pendant une grande partie de l’année. Ce sont ces tristes conditions hygiéniques qui font que la phthisie exerce bien plus de ravages dans la classe malheureuse que dans la classe aisée de la société, témoin cette population étio- lée qui grouille dans les quartiers insalubres des grandes villes de l’Angleterre, et qui porte sur la physionomie le cachet de la phthi- sie. Eh bien! ces conditions, qui partout ailleurs contribuent si puissamment à la formation de tubercules, sont sans action sur les poumons de l’Islandais, qui vit dans la plus profonde misère ; mais, si elles ne font pas naître la phthisie, elles ont pour effet de pro- duire les scrofules, le scorbut, et peut-être aussi cette dermatose, plus affreuse encore que la phthisie, et, comme elle, soumise à la loi fatale de l’hérédité. Les huiles de poissons qui entrent dans l’alimentation des habi- tants ne pourraient-elles pas être considérées comme un préserva- tif? Tous les peuples du Nord consomment une grande quantité de ces huiles, et, chez eux, la phthisie est rare. En Islande, c’est prin- cipalement l’huile de morue qui est employée, et tout le monde sait que, parmi les nombreux médicaments dirigés contre cette maladie, c’est encore un de ceux qui donnent les meilleurs résultats, non pas qu’il agisse d’une manière spécifique contre le tubercule, mais plu- tôt comme huile animale facilement assimilable et favorisant la nu- trition. Une autre cause qui n’est peut-être pas sans valeur est l’absence d’électricité atmosphérique : c’est à peine s’il tonne en Islande une fois tous les trois ans. La distribution géographique des orages à la surface du globe enseigne qu’ils sont d’autant plus fréquents qu’on descend du pôle vers l’équateur ; l’ordre de fréquence de la phthisie suit à peu près la même marche. 11 y a donc un rapport évident entre la phthisie et l’électricité atmosphérique; on pourrait en multiplier les preuves, mais je me borne à citer la suivante : A Rio,

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