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avant d'étre la vie elle-méme; ainsi est l'oeuvre d'art souvent, et c'est pourquoi je placerai la vótre dans le monde, et non pas sur la surface peinte. Or, ce monde, oú est-il? Lá, bien súr. Que fait-il? II y aurait trop á dire. Que prépare-t-il? Dans tous les cas une conquéte vers . .. . Oui, vers quoi? Toujours nous-mémes, du moins nous l'éspérons. Et en l'éspérant, ce monde, nous construisons, aussi aveugles et bornés que la fourmi, aussi peu súrs, aussi inquiétés. Mais laissons lá cette constatation du début des áges, et choisissons d'étre aveugles une bonne fois et de marcher (de faire marcher aussi), toujours. Et en marchant, sans interrogation, nous construisons un monde, nous le faisons, nous l'ha- bitons. C'est alors, et je ne voudrais pas faire une théorie, que ce que nous construisons, du jour oú l'on commence, est toujours á construire plus avant. Toujours nous devons prendre le pas sur la Nature, peu ou prou hostile, et ce faisant, toujours nous plantons en terre nos besoins de pro- tection contre ce qui nous échappe, la création elle-méme. En fait, vous le verrez vous-méme, nous tendons á échapper á la nature qui nous do- minait, pour substituer notre propre nature, celle du constructeur. Et maintenant que cet esprit constructeur est lancé, rien ne Tarrétera plus, nul ne pourra le réduire, quitte á ce que nous vivions quelques surprises, venues des éléments que nous aurons, peu á peu, disciplinés. Vous comprendrez, par ce qui vient d'étre dit, ce qui nous a poussé á construire, ce qui ncus a obligé á dominer la nature que l'art traduisait encore jusqu'au début de notre siécle. Depuis, et peut-étre est-ce hátivement, depuis á peu prés 1910, nous avons refusé la nature, au moins son apparence. Nous avons connu ses prismes, ses infiniments petits, ses infini- ment grands, ses mouvements, ses stases, ses structure internes. Mais j'ai dit connu, j' aurais dú dire „proposé des ..." Puis nous nous sommes exprimés á l'aide de ce que nous recevions, des sensations que nous pouvions structurer nous-mémes, sans rien devoir á ce qui était appris. Nos expressions ont paru inédites. Ellss ont été plus pictographiées qu'a Iphabétiques, si l'on peut employer le mot picto- graphie faute d'en trouver un autre. Nous avons fait un art plus sonore que musical, au sens de la mesure et de la notation, une peinture plus visuelle que peinte, une sculpture plus cinéti- que que présence. En bref, il a fallu tout inventer, au moment oú nous devions construire, oú aussi l'aventure d'lcare ne devenait plus aventure, mais presque réalité. Nous quittions le réve. Nous devenions des nomades conscients, et non plus des sédentaires réveurs. Et c'est lá précisement qu'on pourra vous situer, avec ce qui est aujourd'hui votre peinture, qui demain sera une maquette qui aidera á construire. Et ce que je dis, croyez-le, ne saurait vous réduire. Car il est sans doute préférable de porter l'avenir plutót que le cimetiére et le musée. Mais en portant l'avnir cela signifie qu'il vous faut accepter d'étre ce que vous étes, c'est- á-dire un „chercheur" et un „joueur", et dés lors l'amateur de votre peinture verra un avenir


Eyborg Guðmundsdóttir

Ár
1965
Tungumál
Íslenska
Blaðsíður
32


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