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se projeter et non plus la ollection seule sur une cimaise quelconque, ce qui est désormais —
je parle pour le musée et pour les cimaises — une erreur, car, comment fair vivre une oeuvre
actuelle par et avec un lieu des siécles passés, un lieu qui servait une civilisation presque révolue.
Oui, chére Eyborg, ce que vous faites n'est plus peinture, n'est pas oeuvre d'art au sens
que nous l'entendions jusqu'aux Impressionnistes.
Bien au contraire, il vous faut le monde á construire plus que le chevalet, le monde á faire
mieux que le tableau pour la contemplation, le volume et le prisme visibles sur la terre, et non
plus l'art intimiste donné aux sédentaires d'hier.
II vous faut participer á la Babel que le vingtiéme siécle commence á construire cette Babel
qui, de vaine, devient nécessaire.
C'est lá que je vous vois; je vois une ville qui couvre toute la terre, qui couvre tous les
étres, qui régit les vies humaines et la nature, aux mieux, peut-étre au pire, mais qu'il faut,
sans doute, nourrir aussi de fantaisie, d'humour, de, jeu, d'impondérables, et je vous souhaite tout
cela, en plus de ce que vous avez, de ce que vous proposez.
Mais sans doute est-ce vous seule qui pourrez me répondre, par ce que vous faites.
Quant á dire, et croyez que je ne saurais me contredire, que l'oeuvre seule est morte, si
je supprime le chevalet, lá, vous dépasseriez ma pensée.
Voici, chére amie, ma préface. Vous en ferez ce que vous voudrez. Je crois avoir dit ou
vous étiez. Je pense ne pas me tromper en parlant avenir, et en déniant en quelque sorte les
traditions artistiques.
Je sais aussi que je n'ai pas voulu faire une préface et cependant je m'y suis pris comme
Rilke s'y prenait pour le Jeune Poéte. Vous ne m'en voudrez pas.
Tout simplement ai-je voulu voir oú NOUS étions, en 1964, oú nous allions.
Ayez quelque hasard, quelque jeu, quelque maladresse, et laissez á la science l'impossi-
bilité d'en avoir. En fait, oui, lorsque, je regarde ce que vous faites j'ai l'impression qu'il faut
vous „intégrer" á l'architecture á venir.
Croyez-moi trés cordialement á vous.
HENRI CHOPIN
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